La relecture de notre déléguée, Constance - 24 juillet

Des nouvelles de la délégation belge francophone

Article mis en ligne le 25 juillet 2018
dernière modification le 29 juillet 2018

Constance nous partage son expérience

Le 24 juillet 2018

Chers compagnons,

Notre journée d’aujourd’hui a été en dehors des murs pour la première fois depuis notre arrivée. Nous avons été invités à aller dans le quartier tout autour de nous et rencontrer la communauté locale qui a été une des premières paroisses du pape François.
Mais avant de partir à la découverte, tout d’abord un temps d’enseignement avec le biographe du pape Austeen Ivereigh qui nous présente un exposé très dense sur le désir du Pape pour l’Eglise, dont je retiens trois points :
• l’Eglise n’a de raison d’être que si elle met Jésus-Christ au centre et qu’elle le contemple. Si elle est autocentrée elle court à l’échec.
• Pour être source de vie la vérité doit s’accompagner de miséricorde car « elle est une pierre précieuse si on la donne, blessante si on la jette ». La miséricorde est la beauté de Dieu, c’est la gratuité. Sans beauté la vérité devient froide et même destructrice.
• Enfin l’Eglise a pour mission d’évangéliser c’est-à-dire sortir d’elle-même pour aller en toute simplicité et sans prosélytisme à la rencontre des autres.

A notre tour nous sommes partis en mission dans le quartier.

Le quartier est un quartier pauvre. Quand le père Bergoglio est arrivé à la fin des années 70 au collège il a constaté que le quartier était très peuplé et a demandé la permission de construire une paroisse. Il y a désormais 5 chapelles dans cette paroisse qui nous accueille donc toute la journée.

C’est dans cet ancien poulailler, où une église a été construite en 1980, que nous sommes d’abord accueillis. La communauté paroissiale est très dynamique, avec une grande attention portée aux plus jeunes : le MEJ est particulièrement présent dans cette paroisse dont le curé est un jésuite. Une cinquantaine d’adolescents du quartier font partie du MEJ avec lequel ils se réunissent, font des actions, s’occupent des plus jeunes, se créent des amitiés plutôt que de traîner dans la rue. J’ai été très touchée par la simplicité et la gentillesse avec laquelle nous avons été accueillis par tout un groupe de paroissiens dont beaucoup des ados du MEJ. Une belle table a été dressée pour partager le repas avant l’envoi en mission que les jeunes avaient eux-mêmes fait le week-end dernier. Ça signifie qu’ils partent d’eux par deux dans le voisinage sonner aux portes pour faire connaissance.

Nous avons été divisés en 29 groupes. Je suis partie dans celui de la mission sociale qui reçoit des enfants le mercredi après-midi et le week-end qui sont dans la rue sinon car les parents travaillent.

On leur offre un goûter, éventuellement des soins infirmiers et même des consultations psychologiques, mais surtout de la bienveillance et de l’affection qui se ressent dès qu’on arrive. Les jeunes du MEJ ou des plus grands viennent faire de l’animation.
C’est très modeste, ce centre est une maison pauvre qui n’aurait pas l’agrément des normes de sécurité et d’hygiène en Europe. Nous sommes beaucoup à avoir frissonné devant la vieille carcasse de voiture où les enfants jouent en redoutant pour eux plaies ou bosses mais eux sont très à l’aise.

Ce qui était très touchant c’est que nous n’avons pas fait grand-chose à part être là, regarder les enfants et tenter de communiquer avec eux, savourer les beignets qu’on nous offre.Ca pourrait même paraître un peu long...et pourtant c’est sûr un lien se crée entre nous et les enfants, entre nous et les accueillants, entre nous du groupe qui nous connaissons déjà un peu mais approfondissons notre relation.

Et puis vient un grand moment : l’échange des cartes religieuses. Ça a été pour moi la partie du congrès la plus difficile à préparer : trouver des images pieuses en Belgique si bien que la seule carte que j’ai trouvé est une prière à Ste Gudule qui n’est plus très à la mode. Mais Ste Gudule a quand même été appréciée des petits Argentins. Bref je retiens de cette après-midi de la joie, de la chaleur humaine, de l’extrême simplicité et de l’audace, sentiments qui ont perduré quand nous avons eu la messe en plein air au milieu du terrain de jeu. La mission commence là où nous sommes.

Fraternellement.

Constance