
Isabelle Gaspard nous partage ...
Pour nourrir notre route d’automne…
De Père John DARDIS , quelques questions qui rejoignent nos propres interrogations et aident à aller plus loin :
« Mais comment peuvent-ils (les centres sociaux ignatiens) avoir une voix plus unie ? Peuvent-ils se concentrer sur certaines questions clés ?
Y a-t-il des gestes prophétiques qui manquent, qui feraient une différence évangélique ?
Comment pouvons-nous présenter davantage sur la doctrine sociale de l’Eglise, ce que certains commentateurs ont appelé « notre secret le mieux gardé » ? Est-il possible que nous puissions le partager avec les politiciens afin que l’UE puisse retrouver et approfondir la vision de ses premières années, une vision fondée sur des principes chrétiens de solidarité, de paix et d’insertion ?
Il faut dire : « attend ! Ne sors pas ! J’ai quelque chose à te dire. Quelque chose d’urgent. Que peut changer ta vie ». Est-ce que nous pouvons parler de cette manière ? Est-ce que nous pouvons saisir le moment ? Partager ce qui est l’essentiel de l’évangile avec passion, conviction, et dans quelques instants ? Nous avons des perspectives à offrir.
Comment pouvons-nous aider les gens à trouver Dieu d’une manière passionnée, de sorte que leurs vies en soient changées ? Le Décret 2 de la 35° Congrégation Générale parle d’une flamme qui allume d’autres flammes. Pouvons-nous trouver des moyens encore plus créatifs ? Comment pouvons-nous atteindre en particulier les jeunes qui, il faut le dire, ne sont pas si présents dans nos paroisses et nos centres spirituels ? Pourquoi devons-nous toujours imaginer des gens qui viennent à nos centres de retraite ? Pourquoi ne pouvons-nous pas aller vers eux, là où ils sont ?
Je suis convaincu que c’est le moment pour la spiritualité ignatienne. La manière dont l’approche du pape François - si clairement ignatienne - a été reçue en est la preuve. Tant de nos contemporains sont dans une sorte de désert spirituel. Ils aspirent à quelque chose de différent, à une nourriture vraiment nourrissante. Sommes-nous assez conscients de cette nécessité ? Comment pourrions-nous être plus créatifs, comment pourrions-nous oser plus ? »
Dans son homélie du 15 août, fête de l’Assomption, le Père Nicolas a essayé de nous introduire au mystère de cette fête.
« La fête de l’Assomption est la fête de l’espoir pour ceux qui n’ont pas d’espoir, pour les servantes et serviteurs.
Quid Agendum ? La réponse est dans l’évangile : servir avec joie et espoir. …Comment porter joie et espoir ? Comment donner un peu de dignité ? »
Prenant l’exemple d’un village près de Manille :
« Dans la culture du peuple, il y avait plus d’espoir que dans l’église. Des baptêmes avaient été célébrés rapidement. Après le baptême, les familles s’en vont, c’est la fête, toutes les portes sont ouvertes. Ce jour-là, personne n’avait faim, personne n’était seul. C’est ce qui se passe dans le village qui est source d’espoir…
L’Assomption n’est pas une fête de gloire mais une fête d’espoir et de service. »
Dans une de ses interventions, le Père Adolfo Nicolas, nous partageait aussi quelques mots clés pour fonder une vie authentiquement chrétienne et ignatienne :
réalité : c’est à la fois le principe de discernement et le lieu de la rencontre avec Dieu,
processus : nous sommes tous engagés dans un chemin, des changements ; la profondeur prend du temps,
créativité : il convient certes de créer de nouvelles choses mais surtout une nouvelle manière de parler, de penser, de comprendre, de gouverner,
sagesse : au-delà du dogme, elle va puiser aux différentes cultures ; nous avons besoin les uns des autres pour être humain,
imperfection : il n’y a pas de solution parfaite. La spiritualité ignatienne est une spiritualité de croissance qui inclut donc le manque comme le désir,
nouvelle inculturation : l’interculturel est la réalité normale de nos sociétés,
pauvres : ils sont comme la ligne d’horizon de nos discernements et engagements : qu’ils trouvent une place avec dignité.
Isabelle Gaspard, Présidente