La conversation spirituelle
Nous avons tenu à la dernière AC à Louvain-la-Neuve à garder du temps pour la prière personnelle, basée sur la méditation d’un évangile, et l’échange en trois tours où chacun a pu s’exprimer en « je » sur l’évolution en cours de la CVX belge francophone. Et ce soir aussi, nous voulons donner un temps, même s’il est bref, à nous mettre en présence de Dieu pour pratiquer ensuite la conversation spirituelle.
Cet outil ignatien, qui a été redécouvert il y a quelques années seulement, est de plus en plus pratiqué dans l’Eglise depuis que le Pape François a demandé qu’il soit utilisé lors du dernier Synode au Vatican. La conversation spirituelle consiste à s’exprimer en étant conscient de la présence de Dieu et en croyant que son Esprit peut s’exprimer à travers la voix de mes frères et sœurs en CVX. Elle présuppose donc une atmosphère de recueillement et d’être conscient.e de la présence du Seigneur. Elle veut ensuite accorder toute l’attion à l’autre, l’écouter en profondeur, accorder tout son poids à ce qu’il.elle dit. Et quand je parle, je veille à m’exprimer à mon tour en « je », parlant de mon expérience personnelle et m’engageant dans ce que je dis.
La conversation spirituelle est attentive non seulement aux arguments pour et contre, mais aussi aux motions spirituelles, ces mouvements profonds en nous, colorés de sentiments de paix et de joie ou de crainte et de doute, qui peuvent nous indiquer la présence de Dieu.
C’est dans cet esprit que je vous invite à partager en sous-groupes d’abord, puis en grand groupe, après la méditation que je vous propose maintenant.
Méditation d’un tableau de Rembrandt
Le peintre hollandais Rembrandt van Rhijn nous a laissé un tableau surprenant du souper d’Emmaüs des deux disciples avec Jésus ressuscité.
Je vous invite d’abord à vous installer confortablement pour contempler cette image, de respirer calmement pour trouver le calme et la tranquillité.
Regardons d’abord les couleurs et les teintes du tableau : beaucoup d’obscurité, comme souvent chez Rembrandt, deux points lumineux, à droite sur le tableau et dans le fond où il semble y avoir un foyer. Quelle ambiance évoque ce tableau ? Quelle émotion provoque-t-il en vous ? (1’ silence)
La source de la lumière est invisible : nous voyons un homme de dos, qui se détache de ce fond lumineux et un homme qui lui fait face, éclairé en plein visage et buste. Une femme s’active dans le fond du tableau et une autre forme humaine, à peine reconnaissable, est à genoux du côté droit à l’avant. Du pain est disposé sur la table, une écuelle est visible, ainsi qu’une coupe ; un sac de voyage est pendu au mur. Que nous dit le regard de l’homme qui nous fait face ? Et l’attitude de l’homme qui nous tourne le dos ? (1’)
Une lumière surprenante, mais bien réelle et pleine d’énergie, des zones d’ombre qui subsistent – n’est-ce pas un peu la situation que nous vivons aussi en CVX aujourd’hui ? La lumière ne peut venir que du Christ ressuscité, mais elle nous surprendra toujours, nous dérangera peut-être, nous oblige à aller de l’avant. Peut-être n’y osons-nous pas encore croire ? Ou bien alors, nous sommes déjà dans le silence de l’adoration et la reconnaissance du chemin qui a pu s’accomplir ? Toute la lumière n’est pas encore faite ? Celle qui rayonne sur le visage du convive étonné lui suffit pour reprendre la route et porter la bonne nouvelle aux frères et sœurs de Jérusalem qu’il avait quitté précipitamment.
Quelle lumière est-ce que je vois apparaître dans l’étape de cheminement actuel de la CVX ?
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